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La fin de l'anonymat crypto : Comment l'UE prépare une surveillance totale pour 2027


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L'Union européenne prépare une mesure drastique qui va transformer le paysage des cryptomonnaies : à partir de 2027, toutes les cryptomonnaies anonymes seront interdites et chaque transaction sera surveillée.

Cette nouvelle réglementation AMLR (Anti-Money Laundering Regulation) suscite de vives inquiétudes dans l'industrie crypto, tant pour ses implications sur la vie privée que pour l'avenir de l'innovation en Europe.


Ce que prévoit exactement la réglementation AMLR


À partir du 1er juillet 2027, la réglementation AMLR imposera plusieurs restrictions majeures :

  • Interdiction formelle des cryptomonnaies anonymes comme Monero (XMR) et Zcash (ZEC), réputées pour leurs mécanismes avancés de confidentialité

  • Interdiction pour les exchanges et prestataires d'interagir avec des wallets anonymes ou non identifiés

  • Obligation pour tous les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) d'identifier les utilisateurs de wallets auto-hébergés

  • Vérifications obligatoires approfondies pour toutes les transactions dépassant 1 000 euros

  • Prohibition des comptes cryptos permettant l'anonymisation des transactions


L'Article 79 de l'AMLR établit spécifiquement qu'il sera "interdit aux institutions de crédit, aux institutions financières et aux prestataires de services sur cryptoactifs de maintenir des comptes anonymes".


Une surveillance étendue orchestrée par les autorités européennes


Paschal Donohoe, président de l'Eurogroupe, a confirmé lors du Sommet européen contre la criminalité financière 2025 que l'UE cherche à "enregistrer les données sur les émetteurs et les destinataires des fonds" pour toutes les transactions impliquant des cryptomonnaies.


Selon le Manuel AML publié par l'Initiative européenne pour les cryptos (EUCI), les États membres devront garantir "un accès direct, immédiat et non filtré aux données des comptes de crypto-actifs" pour :

  • Les cellules de renseignement financier

  • L'Autorité européenne anti-blanchiment (AMLA)

  • Diverses autorités de régulation financière


L'AMLA prévoit de sélectionner 40 entités pour une supervision directe dès juillet 2027, avec des critères de sélection incluant un minimum de 20 000 clients résidents dans un État membre ou un volume de transactions dépassant 50 millions d'euros.


Des critiques vives de la part des experts et acteurs du secteur


Riccardo Spagni, développeur de Monero, a vivement critiqué cette réglementation, la qualifiant d'"interdiction générale des cryptomonnaies améliorant l'anonymat".

Il souligne une contradiction fondamentale entre l'AMLR et les articles 7 et 8 de la Charte de l'UE, qui garantissent respectivement le respect de la vie privée et la protection des données personnelles.


"Il n'y a aucune preuve que ces nouvelles réglementations réduiront de manière significative la criminalité," affirme Spagni. "Les criminels peuvent toujours compiler le code open-source de Monero et échanger de pair à pair ou via des plateformes offshore. Ce que ces règles font réellement, c'est priver les Européens respectueux de la loi d'un équivalent numérique d'espèces qui les protège contre la collecte de données."


James Toledano, COO de Unity Wallet, ajoute que "bien que ces règles correspondent aux normes bancaires traditionnelles, elles ne s'adaptent pas bien à la structure décentralisée des cryptomonnaies" et qu'elles risquent d'affecter trop lourdement les utilisateurs ordinaires.


Conséquences déjà visibles et réactions anticipées


Le secteur crypto ne reste pas inactif face à ces futures restrictions.

Plusieurs tendances se dessinent déjà :

  • Des délistings préventifs de certaines cryptomonnaies anonymes par les grands exchanges comme Binance et Kraken

  • Une migration attendue des utilisateurs vers des solutions décentralisées comme les DEX (exchanges décentralisés), les atomic swaps et les marchés de gré à gré

  • Un exode probable des talents et entreprises spécialisés dans les technologies de confidentialité vers des juridictions plus favorables

  • Le développement accéléré de solutions techniques alternatives comme des ponts sur les couches 2 et des attestations KYC basées sur des preuves à divulgation nulle de connaissance


Vyara Savova, responsable politique senior à l'EUCI, confirme que si "le cadre général est définitif", certains détails techniques restent à préciser via des actes d'application et délégués, principalement gérés par l'Autorité bancaire européenne.


Entre régulation et liberté : un équilibre difficile


Bien que l'objectif affiché de l'Union européenne soit de lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, ces mesures s'inscrivent dans une tendance plus large de réglementation stricte du secteur crypto en Europe, après l'introduction du règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets).


Pour les défenseurs de la confidentialité financière, cette réglementation représente une atteinte disproportionnée aux libertés individuelles.

Pour les régulateurs, elle constitue une étape nécessaire vers un marché plus transparent et sécurisé.

Alors que 2027 approche, le secteur des cryptomonnaies se prépare à une transformation majeure en Europe, avec des implications potentiellement profondes sur la façon dont les utilisateurs interagissent avec les actifs numériques et sur la position de l'Europe dans l'écosystème mondial des cryptomonnaies.


 
 
 

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