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Michael Burry refait parler de lui : « La seule façon de gagner, c’est de ne pas jouer »

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Qui est Michael Burry, l’homme qui a défié Wall Street


Michael Burry est un investisseur américain au parcours atypique.

Médecin de formation, diplômé de l’université Vanderbilt, il abandonne la médecine au début des années 2000 pour se consacrer à la finance. Passionné d’analyse fondamentale, il fonde son propre fonds, Scion Capital, en 2000, avec une approche simple mais redoutable : rechercher les entreprises sous-évaluées, miser contre les excès du marché et surtout, ne jamais suivre la foule. Cette philosophie contrarienne lui permettra de réaliser l’un des paris les plus célèbres de l’histoire de la finance moderne.

En 2005, Burry découvre une faille dans le système : les banques accordent massivement des prêts immobiliers à des ménages insolvables.

Ces crédits, appelés subprimes, sont ensuite transformés en produits financiers complexes revendus sur les marchés comme s’ils étaient sans risque. En étudiant minutieusement les données, il comprend avant tout le monde que ces produits sont une bombe à retardement.

Contre l’avis général, il décide de parier contre le marché immobilier américain, en achetant des contrats d’assurance sur ces obligations (les fameux CDS, Credit Default Swaps). Pendant deux ans, il subit les moqueries de Wall Street et les pressions de ses propres investisseurs, convaincus qu’il perd la tête.

Mais en 2007, tout s’effondre. Le marché immobilier américain explose, les banques chutent, et Burry devient l’un des rares à avoir non seulement anticipé la crise, mais aussi à en avoir profité. Son fonds affiche alors une performance exceptionnelle : plus de 480 % de gains là où la plupart des fonds d’investissement perdaient des milliards. Cet exploit est raconté dans le livre The Big Short de Michael Lewis, puis adapté au cinéma en 2015, avec Christian Bale dans le rôle de Burry.

Le film met en lumière un homme solitaire, rationnel et obsédé par les chiffres, prêt à défier le système entier au nom de la vérité économique.


Le tweet du 31 octobre : une mise en garde sur la “bulle”


Le 31 octobre 2025, Burry a publié un message laconique mais lourd de sens sur son compte X :

“Sometimes, we see bubbles. Sometimes, there is something to do about it. Sometimes, the only winning move is not to play.” (Source : poste X "Anciennement Twitter")

Cette citation, inspirée du film WarGames (1983), où une intelligence artificielle découvre que la seule victoire dans une guerre nucléaire est de ne pas la jouer, résume à merveille la vision de Burry.

Ce dernier laisse entendre que les marchés financiers traversent une nouvelle phase de bulle, semblable à celle qu’il a vue avant 2008. Sans désigner un actif précis, il semble viser la frenésie autour de l’intelligence artificielle et des valeurs technologiques, dont les valorisations atteignent des niveaux record.

Des entreprises comme Nvidia, Microsoft ou AMD ont vu leurs capitalisations exploser depuis 2023, alimentées par l’euphorie liée à l’IA générative.


La crainte d’une nouvelle bulle technologique


Selon Burry, l’économie mondiale est à nouveau dominée par une logique spéculative, où les investisseurs misent plus sur les promesses que sur les profits réels.

Les projets d’IA se multiplient, les start-ups lèvent des milliards, et les marchés parient sur une croissance infinie. Pourtant, derrière l’euphorie, les fondamentaux économiques restent fragiles : l’inflation persiste, les taux d’intérêt sont élevés, et la rentabilité de nombreux acteurs de l’IA reste hypothétique.

Dans ce contexte, le message de Burry peut se lire comme une alerte à la prudence.

Il ne dit pas qu’il faut tout vendre, mais plutôt qu’il vaut mieux parfois s’abstenir d’investir dans la folie collective.

Comme en 2007, il observe des signaux inquiétants : des valorisations trop hautes, une confiance excessive, et un marché qui semble ignorer les risques. Son avertissement rappelle que l’euphorie est souvent le dernier stade avant le retournement.


Le précédent de janvier 2023 : “Sell.”

Ce n’est pas la première fois que Michael Burry tente de prévenir les investisseurs.

Le 31 janvier 2023, il avait simplement tweeté un mot :

“Sell.” (Source : poste X "Anciennement Twitter")

Ce message, vu plus de 2,3 millions de fois, avait immédiatement fait le tour du monde financier. Beaucoup y ont vu une alerte majeure, et certains investisseurs ont réduit leurs positions en bourse. Pourtant, les faits lui ont donné tort.

Depuis ce tweet, le marché n’a cessé de progresser. L’ETF technologique ProShares UltraPro QQQ (TQQQ), par exemple, est passé de 23 dollars en janvier 2023 à plus de 115 dollars fin octobre 2025, soit une hausse de près de +400 %.

De nombreux investisseurs se moquent aujourd’hui de cette prédiction manquée. Burry lui-même avait reconnu quelques semaines plus tard : « I was wrong to say sell. »

Ce précédent rappelle que même les plus grands visionnaires peuvent se tromper, notamment sur le timing. Anticiper une bulle ne veut pas dire savoir quand elle éclatera.


Faut-il écouter Michael Burry ?


La question divise la communauté financière.

D’un côté, certains estiment que ses avertissements méritent toujours d’être entendus. Burry a prouvé qu’il était capable de détecter des failles systémiques bien avant les autres. Lorsqu’il parle de “bulle”, il ne le fait pas à la légère : il se base sur des données, des ratios de valorisation et des tendances macroéconomiques réelles.

De l’autre côté, ses récentes erreurs de prévision rappellent que la finance est un jeu d’incertitudes. Les marchés peuvent rester irrationnels plus longtemps qu’un investisseur ne peut rester patient, comme le disait l’économiste John Maynard Keynes.

En réalité, le message de Burry n’est peut-être pas de vendre tout de suite, mais plutôt de rester lucide.

Son tweet invite à la discipline, à la prudence, à ne pas céder à la peur de manquer (FOMO). Il nous rappelle que les bulles ne se voient clairement qu’après leur éclatement, et que le succès à long terme repose sur la patience et la réflexion, pas sur les émotions du moment.

Alors, faut-il croire Michael Burry ? Peut-être pas aveuglément. Mais il serait tout aussi imprudent de l’ignorer. Après tout, c’est celui que tout Wall Street a pris pour un fou… jusqu’au jour où il avait raison.

 
 
 

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